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BIOGRAPHIE du mitrailleur latéral gauche
WILLIAM O. HULETT
écrite en 2004 par son épouse Polly Hulett (3)
(Traduction réalisée par Corinne Pouvreau et David Grant)
Le 4 juillet 1943, mon mari William O.
HULETT s'engagea comme volontaire sur une mission de vol. C'était sa
25ème mission(1) et il rêvait déjà de revenir aux Etats-Unis pour
suivre une formation de pilote de combat.
Ce jour là, l'avion fut touché par un tir ennemi et brûlait
sérieusement. On donna l'ordre aux hommes de sauter. Il se leva de la
tourelle inférieure et mit son parachute et avança vers la porte. Il
avait seulement une boucle attachée lorsqu'il fut touché par une balle
de 50 millimètres non explosée. Il fut touché aux deux jambes(2) et
à la hanche et il eut des éclats d'obus dans d'autres parties du corps.
Il eut un éclat dans la poitrine qui ne fut jamais enlevé. (Un
éclat se déplaça vers sa hanche en 1966 et il fut enlevé par
intervention chirurgicale. C'était une pièce de métal rouillé de la
taille d'une noix) Après avoir été touché dans l'avion, il perdit
connaissance. Quelqu'un lui sauva la vie en le poussant hors de
l'avion.
Il reprit connaissance à temps pour tirer sur son cordon de parachute
mais avec une seule boucle attachée. Il descendit en se balançant et
atterrit dans un champ. Des Français l'ont vu atterrir et lui ont porté
secours. Il voulait de l'eau mais tout ce qu'ils avaient était du vin
ce qui l'aida vraisemblablement à soulager sa douleur. Les hommes lui
firent un abri de fortune avec son parachute afin de le protéger du
soleil ardent de juillet.
Il parlait souvent de la façon dont il avait apprécié l'aide des
Français. Pour ces derniers, il était trop sévèrement touché pour
qu'ils puissent l'aider comme d'autres furent aidés. Ils devaient
appeler la patrouille allemande pour venir le chercher et lui apporter
des soins. Les Allemands le conduisirent dans un hôpital. Ils le
déplacèrent maintes et maintes fois. Il était sur un brancard et ses
deux jambes étaient complètement plâtrées. Dans un endroit, il était
seul dans une pièce avec deux gardes armés de fusil-baïonnettes pour le
surveiller. Puisque mon mari était sergent, les gardes devaient avoir
au moins le même grade que le prisonnier. Il s'agissait d'hommes plus
vieux et ils étaient CPLS. Mon mari ne pouvait pas converser avec eux
mais ils pouvaient communiquer et il leur demanda de voir leur fusil et
ils le laissèrent le regarder. Ils lui glissèrent des cigarettes
qu'il cacha dans son plâtre. La nourriture était très rare, il
perdit du poids de 170 à 90 lbs.
Après quelques mois de soins médicaux, il fut emmener dans un camp de
prisonniers de guerre ordinaire. Lorsque les gardes voulaient inspecter
la caserne, tout le monde devait sortir - à ce moment-là il faisait
froid, d'autres prisonniers portaient mon mari dehors et il devait
rester au sol. Il raconta qu'un homme de New York qui était footballeur
professionnel enleva sa veste et la posa sur mon mari.
Pendant environ deux mois, ses parents ne surent pas si
leur fils était vivant ou mort. Enfin ils reçurent une lettre d'une
femme de Pennsylvanie qui leur raconta qu'elle avait entendu le nom de
leur fils sur une radio à ondes courtes et qu'il était prisonnier de
guerre. Peu de temps après, les parents reçurent un rapport officiel du
département de la guerre qui effectivement confirma que leur fils était
bien vivant et qu'il était prisonnier de guerre.
Il ne parla pas vraiment des traitements horribles que recevaient les
prisonniers de guerre. Je crois que les hommes l'avaient enfoui dans
leur esprit. Mon mari m'a raconté seulement les choses légères, ses
jambes étaient en extension avec l'ancienne méthode des sacs de sable
pour faire contrepoids et la femme de ménage devait toucher les
sacs de sable avec son balai et cela devait être très douloureux. Les
prisonniers étaient transportés dans des wagons à bestiaux sur les
voies ferrées par temps très froid, mon mari devait être posé sur le
sol à côté des rails jusqu'à ce que le train arrive et les femmes
crachaient sur les prisonniers. A cette époque, il n'avait aucun
contact avec les autres membres de l'équipage. Il ne savait pas qui
avait été tué ou qui était vivant avant d'être touché à l'intérieur de
l'avion, il vit des membres de l'équipage qui avaient été tués dans
l'avion.
En 1945, plusieurs tentatives furent entreprises pour rapatrier
quelques uns des hommes les plus sévèrement blessés. Plusieurs
tentatives échouèrent mais finalement mon mari prit le bateau "
Queen Mary " en route vers les USA. Il avait encore un double
plâtrage, beaucoup de docteurs, des Français, Anglais et Allemands
avaient soigné mon mari - Quelques uns lui dirent qu'il ne marcherait
qu'avec un appareil orthopédique et des béquilles. Il se rappela
les avoir supplié de ne pas lui couper sa jambe gauche, que quelques
uns voulaient couper, un des docteurs qui était une femme, compris
qu'il les suppliait de sauver sa jambe. Tous les ligaments du pied
gauche furent déchirés par le mortier. Il souffrit vraiment de sa jambe
et son pied gauches ; il aurait sans doute eu moins de douleur, si
cette jambe lui avait été retirée, mais ne regretta pas sa décision de
ne pas l'avoir enlevée.
A son arrivée aux USA, mon mari fut conduit pour quelques temps dans un
hôpital militaire en Georgie. Sa famille allait lui rendre visite
là-bas. Il demanda son transfert dans un hôpital militaire de
Springfield dans le Missouri qui était plus proche de chez lui. Là-bas
on lui mit des plâtres à moitié et il commença à marcher avec des
béquilles et il put enfin rendre visite à sa famille dans l'Arkansas.
Un autre homme du Comté de Jackson, Mann Shoffner était dans le même
hôpital et il aida mon mari lors du voyage pour rendre visite à sa
famille.
Mon mari revint de la guerre avec aucune malveillance envers les
Allemands - sans dépendance aux médicaments ou à l'alcool. Son attitude
et sa conception de la vie était fantastique. Il aimait la vie et
aimait taquiner et plaisanter.
Lorsqu'il portait ses appareils orthopédiques et sur ses béquilles
juste avant qu'il ne soit libéré du service, il mena campagne pour le
poste de directeur financier du Comté de Jackson et il gagna l'élection
et il servit durant trois mandats (6 ans). Il fit campagne pour le
poste de juge du Comté de Jackson et remporta l 'élection et servit
pendant trois mandats (6 ans). A cette date, il était le plus jeune
Juge du Comté dans l'état d'Arkansas. Il quitta le bureau en 1958
et entra dans l'assurance.
William O. eut un autre traumatisme dans sa vie. En février 1991, il
eut une hémorragie intracérébrale. Il était dans une unité de soins
intensifs pendant 78 jours. Heureusement , il ne se souvint de rien. Au
78ème jour, on le transporta en ambulance dans hôpital des Vétérans à
Little Rock dans l'Arkansas. Il resta là-bas environ trois mois de
plus. Ce fut un processus lent et traumatisant mais son état s'améliora
peu à peu. Je l'emmena à Newport le 29 juillet 1991. Il y eut beaucoup
de problèmes mais il eut une certaine qualité de vie et nous sommes
reconnaissants pour les 7 années qui suivirent. Il retourna à l'hôpital
en décembre 1997 ; A nouveau il retourna à l'hôpital des Vétérans, mais
il n'en sortit pas cette fois-ci, après 97 jours douloureux, il décéda
le 17 mars 1998.
William O. est père de 4 enfants, 3 d'un précédent mariage, un fils est
à Newport dans l'Arkansas, Jerry Lynn Hulett et sa femme Diann ; Jerry
était en service en Allemagne durant la guerre du Vietnam, il était
spécialiste 5ème Classe. Ils sont parents de 3 filles et ont un petit
fils.
Linda Hermes et son mari Bobby de Conway, en Arkansas est maman de 3
enfants.
Evelyn Garner et son mari Cecil de Forth Smith en Arkansas sont parents
de 3 enfants.
William O. et moi avons une fille, Donna Elizabeth Hofman et son mari
Jim de St Louis dans le Missouri. Ils sont parents de 4 enfants.
William O. venait d'une famille nombreuse, 6 frères et 3 sœurs. Les 10
enfants sont diplômés du lycée de Swifton en Arkansas. Leur père était
(membre du Conseil d'administration de l'école) et au fur et à mesure
des années, il distribua les diplômes à chacun de ces enfants lorsqu'il
furent diplômés. Plusieurs des 10 enfants allèrent au collège avec un
fils qui gagna un doctorat William O. alla dans une école de commerce à
Little Rock dans l'Arkansas. Les 7 fils ont servi sous le drapeau dans
différente guerres. Les 4 aînés ont servi pendant la Seconde Guerre
Mondiale tous à l'étranger et les époux des 3 filles ont aussi servit
dans l'armée. Cela fait penser au u film " Il faut sauvez le soldat
Ryan ". Après que mon mari soit fait prisonnier de guerre, un de ses
frères qui se promenait dans la rue à Londres durant le black-out, bien
qu'il faisait nuit noire, le frère d'un œil vif passa devant un magasin
de photos et la photo de mon mari était dans la vitrine ; son frère
revint le lendemain et pris la photo. Lorsque mon mari revint aux
Etats-Unis, il raconta qu'il avait fait la photo lorsqu'il était de
passage et lorsqu'il les repris, il les oublia dans un taxi et comme il
ne les réclama pas, le chauffeur de taxi les retourna chez le
photographe.
Le père et la mère de cette famille étaient très croyants en religion,
éducation et patriotisme. Seulement trois de leurs enfants sont encore
en vie les trois sœurs sont vivantes. Les deux parents sont décédés.
Du fond du cœur, je vous remercie tous pour la
réalisation de ce mémorial à Saint Colomban en France. Je suis sûr que
mon mari et les autres membres de l'équipage auraient été très
reconnaissants pour ce mémorial. Je sais que leur descendants seront à
jamais reconnaissants.
(1) Après leur 25ème mission réglementaire, les aviateurs
pouvaient retourner dans leur pays!
(2) Lire
témoignage de Jean Chataigner
(3) Décès de Polly Hulett le 16
juin 2014 :
Obituary:
Mrs. Polly Anna (May) Hulett, of Newport,
Arkansas, departed this life
at her home on Monday, June 16, 2014, at the age of 80. She was born
January 13, 1934, at Auvergne, Arkansas, the daughter of George “Wash”
and Rilla E. (Hill) May.
Mrs. Hulett was a 1952 graduate of Newport High School. Following high
school, she married W.O. Hulett, Jr. on September 4, 1954. The couple
made their home in Swifton, where together they raised their daughter,
Donna, and Mrs. Hulett was known for her “First Day of School Cake”
tradition. She enjoyed time spent with family and friends. Mrs. Hulett
treasured time spent talking and laughing, especially with her
sister-in-law, Kathryn Sue.
Mrs. Hulett’s petite stature in no way reflected her big personality.
She was well known for her vibrant sense of humor and her strength of
spirit, giving her the ability to make the best of any situation. This
strength was most evident when her husband’s health failed, she brought
him home and nursed him back to health, allowing them to share 7 more
years together. Again her strength became evident, as she has faced
head-on her own battle with cancer.
She was a member of the First Presbyterian Church in Newport. Through
the years she served as a member of the Jackson County Library Board,
and as a leader for the Brownie’s, Girls Scouts, and 4-H. As the wife
and sister of veterans, she was also a member of the VFW Collier-Massey
Post 4683, DAV Auxiliary, an Associate member of the 305th bombardment
group.
Mrs. Hulett was preceded in death by her husband, W.O. Hulett, Jr., on
March 17, 1998; three brothers, James Mark May, Gene E. May, and George
D. May, who was killed in action in World War II; and one sister, Jewel
Duclos.
She is survived by one daughter, Donna Hofman and husband, Jim, of St.
Louis, Missouri; one step-son, Jerry Lynn Hulett, and wife, Diane, of
Newport, Arkansas, one sister, Ruth Horstkotte of Huntington Beach,
California; seven grandchildren, James Hofman and wife, Kristin, of St.
Louis, Jennifer Hofman of St. Louis, Greg Hofman and wife Camila of
Lincoln, Nebraska, Christy Hofman of St. Louis, Mae Carol Allen and
husband, Scott, of Newport, Jenny Wiggers and husband, Chris, of
Edmond, Oklahoma, and Laura Edelen and husband, George, of Van Buren,
eight great-grandchildren; and a host of good friends and neighbors.
Graveside services will be 11:00 a.m. on Friday, June 20, 2014, at
Swifton Cemetery, with Rev. Liz Lindsey officiating. Honoring her
request no visitation will be held. Family and friends are invited to
fellowship following the service at the Swifton Church of Christ.
Those honored to serve as pallbearers are Eric Mitchell, Ken Housh,
Mark Odgen, Joe David Smith, Don LaForge, and John Minor, Sr. Honorary
Pallbearers are Members of the Newport High School Class of 1952, John
Pennington, Sally Dunkin, Fred Fisher, Eugene Zuber, Carlon James, and
Pete Long.
Memorials may be made to Arkansas Hospice Foundation, 14 Parkstone
Circle, North Little Rock, AR 72116, First Presbyterian Church, 316 S.
Main Street, Newport, Arkansas; The Children’s Home, 5515 Walcott Road,
Paragould, AR, 72450, The Jackson County Library, 213 Walnut Street,
Newport, AR, 72112.
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