histoire d'une forteresse volante abbattue à Saint-Colomban, près de Nantes, le 4 juillet 1943
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résumé historique
MEMORIAL DE BESSON
1943 - 2004
3,4,5 juillet 2004
revue de presse
HISTOIRE DU B17
N° 42-5053
briefing
crash 4 juillet 1943
à St-Colomban
Un Focke Wulf dans
le lac de grand-lieu
EQUIPAGE DU B17
10 jeunes
Etats-Uniens
fiche technique b17
TEMOIGNAGES
compatriotes
évasion du navigateur
évasion du pilote
familles de
l'équipage
REMERCIEMENTS
participants bénévoles
AVIS DE RECHERCHE
familles aux USA
rapport
3,4,5 Juillet 2004


3 juillet 2004 - 1er JOUR

"A 11h00 du matin, nous assistons à une réception de bienvenue à la mairie de Saint-Colomban. Nous sommes très très chaleureusement accueillies par le maire Jean-Luc Gauthier. La traduction est assurée par Flora Douville qui sera notre excellente interprète les deux jours suivants. On nous sert le premier des nombreux vins d'honneur avec des toasts. Les invités américains, les filles et les neveux de Ralph McKee et le fils de William " Bill " Mooney, sa femme et ses nièces se présentent et indiquent sur une carte des USA l'endroit où ils habitent, à l'aide d'une gommette. Tous les invités américains rencontrent le comité d'organisation du weekend du mémorial ainsi que leurs familles.

Vingt personnes environ se réunissent dans le bureau du maire pour appeler par téléphone Ralph McKee, aux Etats-Unis. L'appel qui avait été programmé se déroule très bien avec papa (le fameux " navigateur " Ralph McKee) autour du haut parleur du téléphone.

Vingt personnes environ, comprenant le comité d'organisation se rendent dans une localité proche (Geneston) pour un merveilleux déjeuner au restaurant " Le Pélican ". Jean-Paul André de Paris, passionné de B17, participe aussi au déjeuner. Il va prendre 700 photos pendant les trois jours de commémoration. Il y a là beaucoup de vins à goûter, beaucoup de toasts et un délicieux menu avec langoustines et terrine de la mer, du sandre, merveilleux poisson local servi sur un lit de purée de coeurs d'artichauts et, magnifiquement présentée, une assiette de desserts composée de trois succulents chocolats avec des framboises !

Nous retournons à Saint-Colomban, en convoi, à l'école qui accueille l'exposition sur le B17 abattu et son équipage. Nous sommes d'abord conduits dans la cour de l'école où la silhouette du B-17 #42-5053 abattu a été dessinée au sol, à la craie, à l'échelle réelle. Le nom des membres de l'équipage, leur fonction et la position exacte de leurs postes ce jour fatal du 4 juillet 1943 sont inscrits à l'intérieur de l'avion. Nous tenons tous à la main des ballons bleus, blancs et rouges et nous nous donnons la main pour en former le contour de l'avion. Et nous lâchons les ballons dans le ciel. C'est tout à fait impressionnant, mais il y a encore tant de choses à venir !

La façade d'entrée de l'école est ornée de banderoles de drapeaux américains et français. Là le maire Jean-Luc Gauthier procède à la cérémonie du " coupé de ruban ". Dianne M. Rhodes, la fille aînée de Ralph McKee est sollicitée pour couper le ruban bleu, blanc, rouge, très lentement afin que la presse et les spectateurs puissent prendre des photos. Peu de temps après que le ruban ait été coupé, nous avons un entretien fort en émotion avec Françoise Cenreaud qui a appris ce jour l'événement à la lecture de la presse. Les larmes aux yeux, elle nous dit que son père Jean Nicolas, maintenant décédé, faisait partie de la résistance française et qu'il est l'homme à l'extrême gauche du groupe pris en photo chez Ligonday quand Ralph McKee y demeurait avant de traverser les Pyrénées pour l'Espagne.

Nous entrons dans l'école pour visiter l'exposition. Dans le hall d'entrée, sur une table sont disposés des morceaux du B17 abattu dont quelques éléments ont été trouvés les deux semaines précédentes. L'exposition elle-même est merveilleuse et se compose de douze panneaux de 1.80m de haut environ. Un ou plusieurs panneaux sont consacrés à chaque membre d'équipage avec une information personnelle et une grande photo ; sous chaque nom est inscrit la position et leur destin. Par exemple pour Ralph McKee : navigateur - évadé et William " Bill Mooney : mitrailleur de queue - prisonnier. Sur un mur près des panneaux sont exposés les œuvres et les bandes dessinées des enfants de l'école qui ont dessiné et colorié sur le thème du 4 juillet 1943. Dans un autre endroit, une vidéo de Ralph McKee s'adressant aux citoyens de Saint-Colomban passe en boucle. On entend en fond musical des airs des années quarante que l'équipage du B17 aurait pu entendre avant de décoller pour leur mission du 4 juillet.

Nous faisons une rencontre chargée d'émotion avec Joël Dugast, le fils de Célestin Dugast qui était l'un des deux premiers hommes à prendre contact avec le navigateur Ralph McKee. Son ami Marcel Biret cacha le parachute de Ralph, tandis que Célestin Dugast emmena rapidement Ralph sur leurs deux bicyclettes vers la ferme Biret en lieu sûr. Joël sera souvent avec nous les deux jours suivants et avant de nous quitter nous offrira des cadeaux pour Ralph McKee.

La cantine de l'école est décorée pour le déjeuner du lendemain qui accueillera 300 personnes. Elles est complètement décorée de banderoles, de drapeaux français et américains et un grand parachute est joliment suspendu au plafond. Nous commençons par être bouleversées par tous ces évènements mais la journée n'est pas terminée. Seize d'entre-nous s'entassent dans des voitures pour nous rendre à l'église abbatiale de Saint-Philbert de Grand Lieu. L'église a été bâtie au début du 9ème siècle pour abriter les reliques de Saint-Philibert des invasions normandes. On dit que des miracles eurent lieu autour du sarcophage mérovingien et ainsi le site devint un lieu de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Nous sommes émerveillés de nous tenir debout dans une église construite il y a si longtemps et nous imaginons les histoires que cette antique construction détient.

De-là nous repartons en convoi au site du mémorial de Besson et nous sommes stupéfiés par la beauté du mémorial : une aile de B-17 en granit d'environ deux mètres de haut et derrière trois mâts pour monter les couleurs. Un grand panneau renseigne sur le mémorial. L'aménagement : des petits arbres et arbustes qui seront tout à fait ravissants lorsqu'ils auront grandi. Ensuite nous nous rendons à la maison de Marcel Déramé située à une courte distance. Le B-17 s'est écrasé en fait sur sa propriété. Il nous donne beaucoup de détails du 4 juillet 1943 car il était là ce jour fatidique. Selon Marcel une ligne électrique fut coupée par le fuselage de l'avion qui provoqua un incendie dans le champ que sa famille essaya de maîtriser. Il y avait plusieurs morts parmi les membres de l'équipage du B17 et les Allemands ont forcé plus tard la mère de Marcel à les retirer et les déplacer avec grande difficulté sur une charrette. La famille de Marcel ne voulait pas que les Allemands prennent les armes dans l'avion, aussi elle les avait rapidement jetées dans une mare de leur propriété. Dans les années soixante-dix, pendant un été particulièrement sec, la mare fut partiellement asséchée laissant apparaître les armes qui furent récupérées par Marcel et plus tard volées par un peu recommandable collectionneur d'armes. Marcel nous dit avoir vu plusieurs parachutes tomber du ciel. Il nous précise que si les parachutistes avaient atterri de l'autre côté de la rivière, ils n'auraient pas eu beaucoup de chance de s'échapper, car l'autre côté était occupé par un important contingent de soldats allemands qui auraient rapidement attrapé les aviateurs.

Ensuite nous repartons avec l'habituel convoi chez un vigneron local où nous rencontrons Gene Johnston du Bureau spécial d'Enquêtes de l'Armée de l'Air des Etats-Unis qui représente l'ambassade des Etats-Unis pour l'événement. La cave, le Grand Fé, produit d'excellents vins que nous tous dégustons avec quelques produits locaux délicieux.

Notre dernière caravane du jour nous conduit à la maison du maire qui a une personnalité communicative qui fait que chacun se sente toute la journée bienvenue. Il nous fait visiter sa charmante maison et son jardin où un chapiteau a été dressé pour environ 50 invités à un barbecue. Encore plus de vins, de toasts et amuse-gueule. On nous sert un délicieux dîner de côtes de porc grillées, de variétés de salades, haricots blancs, fromage et dessert.

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Helen M. Duncan et Dianne M. Rhodes