histoire d'une forteresse volante abbattue à Saint-Colomban, près de Nantes, le 4 juillet 1943
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résumé historique
MEMORIAL DE BESSON
1943 - 2004
3,4,5 juillet 2004
revue de presse
HISTOIRE DU B17
N° 42-5053
briefing
crash 4 juillet 1943
à St-Colomban
Un Focke Wulf dans
le lac de grand-lieu
EQUIPAGE DU B17
10 jeunes
Etats-Uniens
fiche technique b17
TEMOIGNAGES
compatriotes
évasion du navigateur
évasion du pilote
familles de
l'équipage
REMERCIEMENTS
participants bénévoles
AVIS DE RECHERCHE
familles aux USA
rapport
3,4,5 juillet 2004


4 juillet 2004 - 2ème JOUR

Nous avons rendez-vous place de l'Europe à Saint-Colomban. Une parade militaire défile dans les rues de Saint-Colomban. La parade est constituée de véhicules militaires restaurés de l'époque de la deuxième guerre mondiale avec hommes et femmes en uniforme militaire, ainsi que de la fanfare de Saint-Philbert de Bouaine qui interprète avec zèle l'hymne national américain et quelques airs américains et ce pendant toute la journée. La parade nous conduit à l'église au centre du village. A l'extérieur de l'église hommes et femmes en uniformes militaires plusieurs portant des drapeaux entrent assemblés en procession dans l'église.

Sur la place devant l'église, nous sommes étreints et chaleureusement salués par la famille Ligonday toute entière. Danièle Ligonday et ses deux enfants adultes viennent de St Paul de Vence près de Nice, Joël, sa femme, son fils et sa famille viennent du nord de Nantes. Les deux familles sont venues rencontrer les McKee et assister aux cérémonies.Nous entrons dans l'église où sur l'autel sont placés avec révérence une variété de coiffures militaires, la plupart de la deuxième guerre mondiale. Une cérémonie aux drapeaux débute et termine l'office. Bien que la cérémonie soit en français nous accompagnons le rituel et participons aux prières de bénédictions pour ces merveilleuses personnes qui sont tellement reconnaissants pour la liberté que les Américains leur ont apportée il y a tant d'années déjà. Nous faisons aussi des prières de remerciements pour ces hommes et femmes français courageux qui ont sauvé la vie de notre père.

De l'église, l'assemblée toute entière se dirige vers le cimetière communal où la fanfare joue et deux gerbes sont déposées en l'honneur des hommes et des femmes français et américains qui ont perdu leur vie en combattant pour la liberté pendant la deuxième guerre mondiale. Un parachute à moteur volait à travers le ciel dans ce tableau du jour parfait avec les cieux d'un magnifique azur et un léger vent soufflant de l'air frais sur la foule. Deux cars nous attendent pour nous transporter au hameau de Besson où le B17 s'est écrasé. Le programme prévoit que l'inauguration du monument aura leu à 10h15. Les véhicules militaires de parade sont stationnés en formation derrière et sur le côté du monument faisant une toile de fond harmonieuse à la cérémonie. Les drapeaux américain, français et européen flottent radieusement et claquent au vent sur les trois mâts. La fanfare joue. Les discours d'inauguration sont prononcés par le maire de Saint-Colomban, Jean-Luc Gauthier, l'adjoint au maire de St Colomban, Nicolas Orieux, la présidente de l'association Franco-Américaine (anciens combattants franco-américains) Marie Rodgers, Gene Johnston de l'ambassade américaine et Gary Clements du département d'état des Etats-Unis. La presse et les participants prennent de nombreuses photos. Les familles McKee et Mooney, ainsi que Ligonday et Dugast sont sollicités pour poser devant la magnifique aile de granit pour des photos de groupe. Nous sommes impressionnés car nous n'avions pas imaginé le niveau de l'émotion, d'effusion de remerciements et de gratitude que nous recevons du peuple français.

Nous retournons en cars à Saint-Colomban et rejoignons la cour de l'école. Nous nous rassemblons sur l'air de jeu où un podium et un micro ont été installés pour la cérémonie. On apporte une chaise à madame Biret qui est trop âgée pour rester debout pendant toute la cérémonie. Son mari Marcel Biret était l'un des deux hommes qui ont trouvé les premiers le jeune navigateur Ralph McKee. Il cacha le parachute pendant que son ami Célestin Dugast s'éloignait rapidement avec Ralph sur leurs deux bicyclettes pour le sauver. Marcel Biret est décédé deux jours avant les cérémonies à l'âge de 90 ans d'une longue maladie. Madame Biret a serré contre elle une petite photo de son mari tout au long de la cérémonie.

Puis le premier de nombreux discours commence, la plupart d'entre eux en français. Garry et Larry McKee lisent les messages de leur oncle Ralph McKee suivies de traduction en français. Dianne MCKee Rhodes et Helen McKee Duncan offrent à la ville une maquette en acajou, réplique du B-17 #42-5053 abattu. Des cadeaux, vins, livres sur l'histoire de Saint-Colomban et roses rouges pour les dames sont offerts à tous les visiteurs américains. Le soleil commence à darder inexorablement pendant que les discours continuent et puis vient une cérémonie de remise de décoration à des français méritants pour leurs actions et services à l'armée.

Après la cérémonie, nous rejoignons de longues tables dressées autour du périmètre de la cour pour un autre vin d'honneur. Heureusement on sert aussi quelques boissons non alcoolisées pour ceux d'entre nous qui sont morts de soif suite aux cérémonie du matin.

A deux heures de l'après-midi, nous entrons dans la cantine de l'école avec ses décorations tricolores, parachute et guirlandes de drapeaux français et américains pour un somptueux buffet. Tout au long de la journée des français viennent nous rencontrer pour nous remercier de les avoir libérés et de leur avoir rendu la liberté. Le visage d'un homme ruisselle de larmes quand il nous raconte l'histoire de sa famille qui prit une part active dans la résistance. Toute sa famille fut envoyée en camps de concentration en Allemagne où sa mère est morte suite à des expériences médicales. Seuls deux autres membres de sa famille et lui ont survécu. Nous pleurons avec lui et il nous donne son nom et son adresse.

Jean Ligonday un membre connu de la résistance française, cacha Ralph McKee dans le grenier de sa pharmacie à Basse-Indre (maintenant Indre) que nous visiterons le lendemain. Joël Ligonday, âgé de sept ans à l'époque, était allé voir des parents et Danielle qui avait quatre ans se souvient bien de Ralph McKee. Elle raconte que lorsque sa famille cachait Ralph, elle dit à l'instituteur de l'école où elle allait qu'elle avait des invités qui venaient du ciel. L'instituteur alla rapidement chez elle pour dire à ses parents qu'elle ne devait pas aller à l'école les prochaines semaines.

Danielle a rapporté que le jeune navigateur Ralph McKee lui fit la promesse de revenir en France pour lui rapporter une poupée. Dianne McKee Rhodes et Helen McKee Duncan lui offrent une magnifique poupée peinte à la main que Ralph a choisi pour Danielle. Des embrassades s'ensuivent de Danielle et beaucoup de françaises et français. Nous ne pouvons pas relater chaque fois que nous avons été embrassés tant nous l'avons souvent été et par tant de personnes, deux fois sur chaque joue. D'autres continuent de nous remercier d'être leurs libérateurs, souvent avec la main sur le cœur ! Nous sommes tous épuisés mais grisés par les événements de la journée.

Nous faisons cadeaux de coupe-papiers gravés en lettres d'argent aux organisateurs du weekend en souvenir du 4 juillet 2004 Marcel Déramé, Jean Luc Gauthier, Didier Giraudeau, Sebastien Hervouet, Benoit Mabit, Nicolas Orieux et Corinne Pouvreau qui ont passé plusieurs années de recherche, beaucoup de temps libre à programmer et organiser les trois jours ; ainsi qu'aux familles de ceux qui ont aidé le jeune Ralph McKee à s'échapper vers la liberté il y a 61 ans.

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Helen M. Duncan et Dianne M. Rhodes