Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal
"Saint-Colombin (1) 12 septembre 1943"

Mr le Maire (2) adresse un témoignage de sympathie à son collègue Mr Auguste Guibert qui vient d'être victime, lui et sa famille, des brutalités allemandes. Déjà très éprouvé par la guerre, ayant eu un de ses fils tué au front dès le début, en septembre 1939 et deux autres prisonniers, Mr Guibert a été arrêté, lui, sa fille et sa servante, sur une dénonciation calomnieuse au lendemain de la chute d'un avion en flamme, près de sa ferme de la Jantiserie sous l'accusation mensongère d'avoir donné asile à un parachutiste. Enfermés pendant deux jours dans la salle des oeuvres, ils ont été transférés à la prison de Nantes, d'où ils n'ont été relaxés qu'après trois semaines d'un pénible séjour. Pendant son absence sa ferme a été mise au pillage, non seulement par des soldats, mais aussi ce qui est plus révoltant encore, par des officiers allemands commandant le détachement cantonné à La Limouzinière. Une nuit, à quatre heures du matin, ces officiers ont pénétré la chambre où gisait seule, avec une garde Mme Guibert très gravement malade, pour y prendre la clé du cellier et pendant deux heures ont mis à sac la cave et le charnier. Sitôt l'arrestation, Mr le Maire a cherché par tous les moyens à venir en aide à son malheureux collègue et à sa famille.; ayant obtenu d'être entendu avec Mr le Curé par le chef de la Gestapo chargé de l'instruction, ils eurent tous deux la satisfaction d'avoir contribué dans une certaine mesure à leur libération. Le conseil, désireux de s'associer au témoignage de sympathie adressé par Mr le Maire à Mr Guibert, décide qu'il en soit fait mention au procès verbal de la séance afin que les générations futures sachent un peu combien lourd a été pour tous pendant quatre longue annés le joug de l'occupation allemande

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(1) Saint-Colombin a été rebaptisé "St-Colomban" (nom d'origine d'un moine irlandais) en 1972
(2) Norbert Fleury