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TEMOIGNAGES Ralph D. McKee (son évasion) |
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2. Saut en parachute
Tandis que je sautais de l'avion, mon dos heurta quelque chose. Je chutai, alors le visage vers le haut, fixant les flammes venant des ailes et de la soute à bombe et fuyant vers l'arrière au-delà de la queue. J'étais en train de perdre conscience. Tire la corde d'ouverture ! Non, attends jusqu'à ce que tu sois hors de portée des flammes ! Tire...
J'étais conscient en premier, du léger bruissement que faisait l'air courant autour de la corolle de nylon du parachute. La poignée en D, attachée à la corde d'ouverture, était encore agrippée dans ma main droite. Dans le lointain, je pouvais entendre le bourdonnement des Forteresses retournant à la base. C'était difficile de faire face à la réalité. Quelques minutes auparavant, je faisais partie d'un équipage de bombardier au fonctionnement bien rodé, apte à prendre toutes décisions et contrôlant sa puissance. Maintenant, j'étais projeté dans un environnement froid, hostile et j'étais à la merci de la nature et de l'ennemi. Pour quelques raisons inconnues, je pensais au repas que j'étais en train de manquer au retour à la base. Ce jour-là, le mess servait des steaks et de la crème glacée. Cela faisait des mois que nous n'avions eu de la nourriture comme celle-là(1).
Il y avait une absence totale d'odeur et de son, excepté l'air bruissant autour du parachute. En dessous, il y avait un joli patchwork de champs, de pâtures, de routes et de clôtures. Je me sentais seul et sans défense pendant que je balançais doucement, d'avant en arrière, en dessous de quelques mètres de nylon.
On pouvait distinguer les arbres et les maisons et je pouvais sentir les champs de céréales mûres et les prés d'herbes. Je pensais à notre ferme, une fois de retour en Oklahoma où le blé coupé attendrait d'être battu. Il semblait impossible que cette campagne tranquille et ordonnée appartînt à un ennemi conquérant et que je fusse un animal traqué.
La terre se rapprochait rapidement maintenant. J'allais atterrir dans un petit champ(2) entouré de grands peupliers. Mes pieds s'écrasaient à terre et je roulais en arrière sur une épaule. Le parachute retomba sur le sol et se plia doucement. Mon dos me faisait mal et j'étais fatigué, alors je m'allongeai pour me reposer.
Retrouvant mes esprits, je me souvins des briefings sur les techniques pour éviter d'être capturé. Je devais cacher mon équipement de vol et m'éloigner aussi loin aussi vite que possible. Les patrouilles allemandes avaient sans aucun doute repéré l'endroit où j'étais tombé.
(1) Probablement en l'honneur de ce 4 Juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis
(2) Entre les hameaux du Forcin (St-Colomban) et de l'Ouvrardière (St-Philbert-de-Grd-Lieu)
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à 11
1. Perte d'un moteur
2. Saut en parachute
3. Deux français
4. A la ferme Loterie
5. Près du lac
6. A Basse-Indre
7. En train
8. En Bus
9. Frontière espagnole
10.En prison
11.L'Angleterre
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SECRET - AMERICAIN
HAUTEMENT SECRET - BRITANIQUE
HQ, ETOUSA
PW and K Detachment
Military Intelligence Service
RAPPORTS N° 88 & 89
EVASION EN FRANCE
Ralph D. McKee, 1st Lt, O-729637
366 Bomb Squadron, 305 Bomb Group
AGE : 21 ans
DUREE DU SERVICE : 7/12 ans
DOMICILE : Box 52, SOUTHARD, Oklahoma
MIA : 4 juillet 1943
Arrivée en Espagne : 10 août 1943
Arrivée à Gibraltar : 4 septembre 1943
Arrivée au Royaume Uni : 8 septembre 1943
RECIT DU Lt McKee AVANT DE REJOINDRE LE Lt WETZEL :
Je vis l'ingénieur et le copilote sauter. Après avoir informé le bombardier que nous sautions, je sautai après le copilote, les pieds en premier. En quittant l'avion mon dos heurta quelque chose et je perdis connaissance mais revins à moi à l'ouverture de mon parachute. Je vis trois parachutes. Avant d'atteindre le sol, je vis l'avion s'écraser sur une route et s'enflammer. Une partie de l'appareil était éparpillée et brûlait dans un champ.
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